Après 6 ans de compétition comme chien de tête, l’élégant Magnus est conscient de son nouveau rôle.

L’heure est venue du passage de témoin. Le regard séduisant avec ses yeux bleu et marron et sa belle fourrure aux reflets roux, ce husky a un nombreux fan club au point d’être reconnu dans la rue à Orcières-Merlette, le camp de base de la meute. Mais il sent que cette édition est son chant du cygne dans la compétition. Et il l’a compris. Non que la forme lui fasse défaut, mais cette Grande Odyssée est une épreuve tellement exigeante qu’il est tant, à 8 ans, de se ménager.

« Il sait qu’il doit passer la patte à Pearl, une jeune chienne de 3 ans et demi qui s’est mise dans la peau du leader, dès le prologue » explique Philippe Desmurger, leur musher. « L’an dernier elle était cabotine, en faisait un peu qu’à sa tête, faisait la maline et cette année, elle a compris qu’elle avait des responsabilités » poursuit ce vétéran de cette course unique à laquelle il participe pour la 5è année. « Hier je n’arrivais pas à la retenir, au point que ses copains semblaient trouver le rythme trop rapide » poursuit celui qui « n’est pas venu pour vendre des cravates » !

Son objectif cette année est de battre son grand rival en attelages nordiques, l’indéboulonnable Jean Combazard. Ce dernier a pris le départ de sa 17è épreuve avec une meute affutée comme jamais qui n’a pas l’intention de se laisser tailler des croupières par la jeune Pearl et sa bande de « croc blanc ».

« L’an dernier, mes chiens étaient jeunes, 18 ou 20 mois. Ils devaient s’accoutumer à l’ambiance, au bruit et cette année, ils ont compris pourquoi on est là. Ils savent qu’il faut tout donner » précise encore Philippe Desmurger qui a gagné un trophée en 2019 et 2020.

Et qui affiche désormais sans complexe ses nouvelles ambitions et surtout celles de ses chiens.

© Benoit Diacre – 16.01.24